La Ville de Nice fait les yeux doux au commissaire Rabah Souchi, chef du pôle voie publique à la police nationale de Nice. Objectif: qu’il intègre la police municipale. Selon plusieurs sources concordantes, il pourrait même décrocher un poste au-dessus de celui de l’actuel directeur, Jérôme Marcenac, ex-soldat d’élite et ex-policier national, arrivé à la tête de la police municipale niçoise il y a tout juste un an.
Le procès Legay
La première étape d’un possible processus est, en tout cas, actée. Rabah Souchi a annoncé à ses troupes, la semaine dernière, qu’il quittait la nationale. Selon nos informations, il sera remplacé à son poste par Aurélien Froger, actuellement chef d’état-major à Nice.
Il lui reste donc à intégrer la municipale. C’est là que ça coince. Rabah Souchi doit comparaître devant le tribunal correctionnel de Lyon, le 11 janvier. Le commissaire niçois passé par Arras (Pas-de-Calais), où il avait déjà subi une enquête de la police des polices selon nos confrères de La Voix du Nord, puis par Amiens (Somme), est embourbé judiciairement à Nice dans l’affaire Legay. L’instruction, dépaysée à Lyon, a abouti à sa mise en examen pour "complicité par ordre de violences volontaires par personne dépositaire de l’ordre publique ayant entraîné une ITT supérieure à 8 jours", conformément aux réquisitions du parquet.
Le 23 mars 2019, à la lisière de la place Garibaldi, alors qu’il était chef des opérations de maintien de l’ordre d’une manifestation interdite des "gilets jaunes" , Rabah Souchi avait ordonné la charge policière qui avait percuté et propulsé sur le bitume la militante d’Attac Geneviève Legay. La septuagénaire avait été grièvement blessée. L’IGPN avait jugé "la charge disproportionnée, en raison d’ordres inadaptés".
Attente de l’avis de la commission de déontologie
La Ville confirme que le commissaire Rabah Souchi a candidaté "au poste ouvert de directeur adjoint" de sa police municipale. "Il a été retenu par le jury du 28 septembre", assure le directeur général des services, Bastien Nespoulous. Qui ajoute: "La Ville attend la confirmation du détachement demandé au ministère de l’Intérieur et l’avis de la commission de déontologie avant d’engager ce recrutement".
Contacté, Rabah Souchi n’a pas donné suite.
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