Quand Alexandria Ocasio-Cortez coince Mark Zuckerberg sur les posts politiques mensongers

Alexandria Ocasio-Cortez face au patron de Facebook Mark Zuckerberg, le 23 octobre au Congrès. (c-span)
Alexandria Ocasio-Cortez face au patron de Facebook Mark Zuckerberg, le 23 octobre au Congrès. (c-span)

Cambridge Analytica, fact-checking des posts de nature politiques et dîners informels avec l’extrême droite… Le patron de Facebook a passé un sale quart d’heure face à l’élue démocrate.

Par L'Obs
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Il est apparu particulièrement déstabilisé. Mark Zuckerberg était présent pendant six heures devant la commission parlementaire des services financiers au Congrès, à Washington, pour défendre son projet de Libra. Mais la jeune élue Alexandria Ocasio-Cortez ne l’entendait pas de cette oreille, comme vous pouvez le voir ci-dessous :

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« Je suis contente de vous voir M. Zuckerberg. Je pense que vous, plus que n’importe qui, approuvez le fait qu’on puisse se baser sur le passé d’une personne pour prendre des décisions concernant son futur. »

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Une belle entrée en matière de la part de la représentante démocrate pour ouvrir le chapitre Cambridge Analytica. La question de l’utilisation de Facebook comme arme politique s’est donc invitée au cœur du débat. L’élue du Bronx, qui affectionne le format des auditions en commission où elle a déjà illustré ses talents rhétoriques à plusieurs reprises, a poussé le patron de Facebook dans ses retranchements.

Alexandria Ocasio-Cortez : 10 choses à savoir sur l’égérie de la jeunesse de gauche américaine

Elle lui a d’abord demandé la date à laquelle « il a été mis au courant pour la première fois de Cambridge Analytica », l’entreprise accusée d’avoir aspiré les données personnelles de dizaines de millions d’utilisateurs de Facebook dans le but de les cibler de messages favorables au Brexit, au Royaume-Uni, et à l’élection de Donald Trump, aux Etats-Unis, en 2016. Il a répondu qu’il n’en était pas sûr, comme à la majorité des questions suivantes sur le même sujet. Alexandria Ocasio-Cortez s’est insurgée :

« Vous ne savez pas ? Il s’agit du plus gros scandale de données personnelles qu’a connu Facebook, aux conséquences dramatiques sur l’élection présidentielle de 2016, et vous ne savez pas. »

Ses questions se sont ensuite concentrées sur le fact-checking des posts des candidats sur Facebook. Dit simplement, les candidats à l’élection présidentielle 2020 pourront-ils mentir sur Facebook à leurs potentiels électeurs ? « Si j’utilisais les données disponibles sur le corps électoral, est-ce que je pourrais cibler des personnes noires sur Facebook avec des posts leur donnant une mauvaise date d’élection ? », a-t-elle notamment interrogé. C’est non, a affirmé Zuckerberg.

Pourquoi Alexandria Ocasio-Cortez est-elle si convaincante ?

La démocrate a poussé la provocation jusqu’à demander si elle pourrait mentir en 2020, en publiant et sponsorisant des posts qui affirment que des candidats à la primaire républicaine ont voté en faveur de son Green New Deal, un projet qu’elle a porté au Congrès ? « Je n’ai pas la réponse en tête, mais probablement », a-t-il répondu. Echec et mat.

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Le patron de Facebook a néanmoins semblé admettre que dans certains cas, notamment lorsque des posts pourraient créer un risque violences physiques, certains contenus pourraient être supprimés.

Enfin, Alexandria Ocasio-Cortez a évoqué les liens de Zuckerberg avec l’extrême droite, faisant référence à des dîners dévoilés par le site américain Politico. Ils auraient été organisés par le patron de Facebook, avec pour invités des politiques « adeptes d’une théorie du complot selon laquelle le mouvement suprémaciste blanc n’existerait pas », a défendu l’élue démocrate. A cela, Mark Zuckerberg a répondu ne plus se souvenir de « tous les éléments de la question » qui venait de lui être posée.

La fin du temps de parole d’Alexandria Ocasio-Cortez a été consacrée à questionner le choix de faire du média The Daily Caller, un site d’actualités ouvertement conservateur, un fact-checkeur officiel de Facebook.

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Commentaires 20 commentaires
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    Cali 44 ©🇺🇦

    Félicitations à cette jeune femme brillante qui en quelques questions à clairement fait apparaître que pour Zuckerberg, ce qui compte avant tout, c'est le fric, son fric, la réussite de sa firme. Et peu importe les valeurs morales. On est à des années lumières du projet originel de Face Book. Et le si cool pdg en modestes tee shirt est bien pitoyable lorsque il s'habille en monsieur pour venir affronter les représentants du peuple. Le gag ? Les amis de Trump viennent maintenant à sa défense !

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      groscaca

      Ceux qui en doutent sont des idiots. Zuckerberg ferait de l'humanitaire avec Facebook peut-être?

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    christiangelin

    Il y a quand même dans ses interventions des relents de Maccarthysme assez inquiétants pour ceux qui connaissent un peu l'Histoire des États-unis.

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    christiangelin

    Dans ce type d'audience théâtrale où toute parole peut avoir des conséquences judiciaires, Zuckerberg adopte la stratégie la plus prudente : rester le plus flou possible dans ses réponses, ne jamais être affirmatif et se ménager une porte de sortie sur chaque reponse. C'est habile.

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    FlatObs

    Quelle femme ! quel charisme ! quel charme ! quelle jeunesse !

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    Boutereille

    Heureusement qu'il reste dans certains pays des politiciens sincères pour freiner l'avancée de Big Brother.

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      Mikhal

      Boutereille Ocasio-Cortez, une politicienne sincere, ou une demagogue en campagne electorale pour pecher naifs , pour qu ils votent pour elle, sa cible les Ispanos anti-Americains???

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      Mikhal

      Boutereille Ocasio-Cortez, une politicienne sincere, ou une demagogue en campagne electorale pour pecher naifs , pour qu ils votent pour elle, sa cible les Ispanos anti-Americians???

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