Ecrire… pourquoi ?

Quelques mots, impressions ou poèmes. Des signes laissés derrière soi comme des traces du temps qui passe. Ebauches de création – donner vie à des fragments -  de beauté – de souffle en suspens – d’Art.
Ce que l’on peut faire, en son nom, contre la mort.

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Les Vosges de Pelot

En écho au thème du salon du livre de Colmar ce week-end, “Effroyables forêts”, lecture du dernier-né de Pelot, Maria. L’histoire commence sur une route qui serpente sous la neige dans les forêts vosgiennes. Au fil des pages, mémoire et histoire tissent des liens serrés et parviennent enfin à percer le brouillard.

Le ciel descendait bas sur les pentes, de nuages et de brume grise, comme accroché dans leur lente glissade aux crocs découverts et aux griffes tendues des forêts de sapins noirs dont n n’entrevoyait que les lisères effrangées.”

Tous connaissaient le pays comme leur poche, les creux et les sommets, les forêts, les chemins marqués comme les sentes, aussi bien que les passages non tracés par des endroits que personne, hormis eux, n’eût imaginé franchissables. Ils étaient pour la plupart chasseurs et promeneurs, bûcherons du pays, braconniers à l’occasion. Ils savaient les caches de trompettes-des-morts comme les terriers de renards et blaireaux, pour ce qui est de la sauvagerie, mais aussi les gués et le chenaux et les traversées des différents “quartiers” du village, les annexes, les lieux-dits, les écarts, égrenés bout à bout sur au moins trois vallées en étoile, de quelques dizaines de maisons à une seule perdue au cul des oiseaux sur le flanc ardu de la vallée, en lisère de forêt, quand ce n’était pas dans la forêt même, au bout du bout de la fin du monde“.

Pierre Pelot, Maria, éd. Héloïse d’Ormesson, p 22

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Naissance d’un personnage

Un jour, ils sont là. Un jour, sans aucun souci de l’heure.
On ne sait pas d’où ils viennent, ni pourquoi ni comment ils sont entrés. Ils entrent toujours ainsi, à l’improviste et par effraction. Et cela sans faire de bruit, sans dégâts apparents. Ils ont une stupéfiante discrétion de passe-muraille.

Ils : les personnages.

C’est ainsi que débute l’étude de Sylvie Germain sur Les Personnages (Gallimard 2004). A travers sa propre expérience de romancière et en s’appuyant sur les travaux de Kundera, Paul Celan, Michel-Ange, on découvre ce moment crucial où un personnage naît à l’imagination, s’impose à un auteur, réclame corps et vie jusqu’à ce qu’il soit couché sur la papier et que l’auteur, enfin, soit délivré de lui.

QUEL PERSONNAGE NAÎTRAIT DE VOTRE IMAGINATION ?
ET SI VOUS ESSAYIEZ ?

Lisez le paragraphe suivant de Sylvie Germain, puis fermez les yeux. Concentrez-vous. Laissez le personnage venir à vous. Qui sera-t-il ? Quelle sera sa position ? Dans quel lieu ?

Un jour ils sont là. Là, en nous, derrière l’os du front, ainsi qu’une peinture rupestre au fond d’une grotte nimbée d’obscurité. Une peinture en grisaille, mais bientôt obsédante. Là, à la frontière entre le rêve et la veille, au seuil de la conscience. Et ils brouillent cette mince frontière, la traversent continuellement avec l’agilité d’un contrebandier, la déplaçant, la distordant.  Là, plantés sur ce seuil mouvant avec la violence immobile et mutique d’un mendiant qui a jeté sur vous son dévolu et qui ne partira pas avant d’avoir obtenu ce qu’il veut.
Mais que veut un mendiant qui ne dit rien, ne tend pas la main, ne vous regarde même pas dans les yeux ?
D’ailleurs, ils ne se présentent pas toujours de face, il leur arrive de ne se montrer que de profil, de trois quarts, ou carrément de dos. Certains se tiennent debout, d’autres assis, ou encore allongés. Et tout le temps que dure leur visite (des mois, parfois des années), ils ne changent pas de position. Ils demeurent tels qu’à l’instant de leur première apparition. Sauf exception. “

UN PERSONNAGE EST-IL APPARU A VOTRE ESPRIT ? OUI ?
ALORS MAINTENANT ALLEZ-Y, RACONTEZ.

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Encore un concours…

Le prix du Jeune Ecrivain de langue française a vu en 2011 un nombre record de participations avec 747 textes  envoyés de France et de l’étranger.
Le lauréat, Bruno Pellegrino, est suisse. Il publie chez Buchet-Chastel son premier recueil L’idiot du village et autres nouvelles.

Pour la 28ème édition du prix, en partenariat avec l’Express et Lire, les candidatures devront être adressées avant le 1er avril 2012 à
Prix du Jeune Ecrivain -BP 40055 – 31602 Muret cedex
Renseignements : www.pjef.net
Attention : la participation est possible jusqu’à l’âge de 25 ans uniquement    :-)

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Tout passe

Bernard Comment a reçu à l’unanimité le prix Goncourt de la nouvelle pour son recueil Tout passe, publié aux éditions Bourgois le 7 avril 2011.

EXTRAIT de la nouvelle Flottement
“Que reste-t-il d’une vie ? Qu’est-ce qui, une fois éliminés les parce que quoique donc en effet néanmoins, reste d’une vie ? De la subtile tessiture d’une vie ? Très peu de choses. Quelques moments forts, trois, quatre, cinq. Vingt peut-être, dans les existences trépidantes. On vit, au jour le jour, dans l’exagération des petits événements, j’ai fait ceci, pas fait cela, et telle démarche à entreprendre, et du retard à rattraper, des urgences à résoudre, des engagements à honorer, mais au décompte final, rien ou si peu de toutes ces années, et même décennies, qui restera. Elle nage. C’est une vieille satisfaction, chez elle, de savoir nager. D’avoir su, avant la plupart des autres élèves de sa classe, nager, ou flotter, ou simplement entrer dans l’eau sans crainte, sans l’idée de s’y noyer. Tout flotte. Sans réel effort, sans difficulté. Tout flotte, son corps, sa mémoire.

Elle reprend son souffle puis glisse la tête dans l’eau, et deux mouvements de brasse, sans même bouger les jambes ou si peu, ça flotte, elle flotte. N’importe qui serait heureux, à sa place”.

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Butinage

Fragments de Filigranes n° 80
“PASSER OUTRE”

s’oubliera la douleur     aura-t-elle existé       vraiment drainé un sang de fatigue     va-t-on désespérer du passé et de l’ange enneigé de poitrine    quand il suffit d’écrire    vie    pour que la mémoire batte des ailes    quand les mots s’unissent pour témoigner que hier a posé sa hache dans un temps plus tendre
des souvenirs ont laissé des traces fraîches dans la chair et même dans la neige si ton ange étouffe    ses ailes restent sur la page
(extrait)   marcel migozzi

Enfreindre perpétuellement les limites de sa mémoire.
(extrait) paul virillo

Il y a du blanc dans la nuit
un blanc qui se tait un blanc solitaire
qui tient compagnie légère
(extrait)  fabrice farre

Je n’ai pas d’autre choix que celui de marcher, en faisant le moins de grimaces possible, essayant de sourire, arrivant à me réchauffer le coeur et l’âme auprès de l’autre …
(extrait)  nicole digier

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A méditer…

SUCCES DES LIVRES ELECTRONIQUES CHEZ AMAZON

Les ventes de livres électroniques dépassent désormais celles des livres traditionnels. Amazon ne dévoile jamais les chiffres exacts de ventes de sa liseuse Kindle ou de ses e-books, mais il a précisé que depuis avril, pour 100 livres traditionnels, ce sont 105 livres électroniques qui sont vendus !

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