Soudan du Sud

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Page d'aide sur les redirections Cet article concerne la République du Soudan du Sud. Pour les homonymes du Soudan, voir Soudan (homonymie).

Le Soudan du Sud[Note 1], en forme longue République du Soudan du Sud[2],[4], est un pays d'Afrique orientale[5] dont la capitale est Djouba. Il est souvent appelé, par anglicisme, le Sud-Soudan.

À la suite du référendum d'autodétermination organisé du 9 au , le Soudan du Sud a fait sécession de la République du Soudan le [6] ; mais malgré la reconnaissance immédiate de l'État par la communauté internationale, des litiges subsistent quant au tracé définitif de la frontière[7].

Dès 2013, le Soudan du Sud sombre dans une guerre civile particulièrement sanglante entre partisans du président Salva Kiir et ceux du vice-président Riek Machar.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le gouvernement sud-soudanais a publié l'ébauche d'une Constitution provisoire[8], dans laquelle le nom de l'État est Republic of South Sudan. Cette dénomination a été choisie pour des raisons de facilité d'usage parmi plusieurs autres propositions, comme « Nouveau Soudan », « République du Nil », « Équatorie » (en référence à l'ancienne Équatoria), « Koush » (en référence à l'antique Royaume de Koush) ou « Djouwama » (Juwama), ce dernier nom étant construit à partir des premières syllabes des trois capitales régionales, Djouba, Wau et Malakal. L'anglais est seule langue officielle selon l'article 6 de la constitution[1].

En langue française, le nom officiel est « le Soudan du Sud » (dérivé des règles habituelles du français). Mais aussi bien l'ONU[Note 2] que la presse[9] utilisent aussi « le Sud Soudan » et « le Sud-Soudan » (dérivé du nom anglais South Sudan et de l'adjectif français « sud-soudanais »).

Géographie physique et politique[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Géographie du Soudan du Sud.

Les pays limitrophes du Soudan du Sud sont le Soudan (au nord), l'Éthiopie (à l'est), le Kenya, l'Ouganda et la République démocratique du Congo (au sud) et la République centrafricaine (à l'ouest). L'appartenance des États fédérés soudanais situés au voisinage du Soudan du Sud comme le Nil-Bleu, le Kordofan du Sud et l'Abyei n'a pas encore été tranchée : pour l'instant, ils demeurent sous l'autorité de Khartoum.

Le Soudan du Sud est un pays particulièrement bien arrosé par de nombreux cours d'eau. Les principaux sont le Nil blanc et son affluent le Bahr el-Ghazal, qui contribuent à la fertilisation des régions qu'ils traversent.

Avec ses 3 187 mètres, le mont Kinyeti est le point culminant du pays. Il est situé dans les Monts Imatong, non loin de la frontière avec l'Ouganda.

Les dix États du Soudan du Sud et les trois régions historiques du Soudan.

Le Soudan du Sud est divisé en dix États correspondant aux trois régions historiques du Soudan :

Bahr el Ghazal
Équatoria
Nil Supérieur

Histoire[modifier | modifier le code]

Conflits pour l'autonomie[modifier | modifier le code]

Les dissensions entre le nord du Soudan, à majorité musulmane, et le sud à majorité chrétienne et animiste, sont apparues au lendemain de l'indépendance du Soudan anglo-égyptien proclamée en 1956. En effet, le gouvernement central de Khartoum revint sur les promesses d'autonomie au sein d'un État fédéral qu'il avait faites aux populations de la région. Une mutinerie d'officiers sudistes déclencha la Première Guerre civile soudanaise qui dura 17 ans, de 1955 à 1972. Ce premier conflit prit fin à la suite des accords signés à Addis-Abeba en Éthiopie, qui accordèrent finalement au Soudan du Sud un certain degré d'autonomie.

Mais en 1983, le colonel Gaafar Nimeiry au pouvoir à Khartoum depuis son coup d'État de 1969, décide unilatéralement d'étendre au droit pénal, le domaine du droit musulman qui était cantonné depuis la colonisation au droit personnel[11]. Ce fut l'élément déclencheur de la Seconde Guerre civile qui embrasa le pays pendant vingt-deux ans. La rébellion était menée depuis le début par l'Armée populaire de libération du Soudan (APLS) dirigé par John Garang, un vétéran de la première guerre civile. Elle était largement soutenue par les États-Unis. Malgré la scission de son mouvement en 1991, Garang maintint la lutte contre le régime de Khartoum qui, après le coup d'État du général Omar al-Bashir en 1989, s'orienta de plus en plus vers l'idéologie islamiste.

Après un conflit sanglant (deux millions de morts recensés) qui provoqua également le déplacement de quatre millions de civils et désorganisa la production vivrière au point de déclencher une terrible famine en 1998, un cessez-le-feu fut signé entre les protagonistes en 2002, consolidé trois ans plus tard, le , par un accord de paix signé à Naivasha, au Kenya.

Sur la voie de l'indépendance[modifier | modifier le code]

Salva Kiir Mayardit, président de la République du Soudan du Sud

L'accord de paix signé à Naivasha (Kenya), le , accorde au Soudan du Sud une large autonomie pendant six ans, période au bout de laquelle les habitants de la région doivent être conviés à un référendum d'autodétermination. John Garang devient vice-président de la République du Soudan mais meurt six mois plus tard dans un accident d'hélicoptère. Il est remplacé dans l'ensemble de ses fonctions par Salva Kiir.

L'indépendance du Sud, souhaitée par la majorité de la population de cette région, est soutenue notamment par les États-Unis. Le travail de l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), a notamment consisté à créer une banque centrale à Rumbek, ville principale de la région, qui est réorganisée avec un statut d'État-nation.

Ce référendum sur l'indépendance s'est tenu du au [12]. Près de trois millions de personnes se sont inscrites sur les listes électorales pour cet évènement[13]. En prévision de celui-ci, plus de 50 000 Sud-Soudanais installés jusqu'ici au nord sont déjà définitivement retournés dans leurs villages d'origine[14]. Face aux suffrages qui approuvent massivement l'option « sécessionniste », le président soudanais Bashir a annoncé plusieurs fois qu'il s'inclinerait devant le verdict des urnes[15].

Lors de la clôture du scrutin, le taux de participation était évalué à plus de 80 % des électeurs inscrits[16], alors qu'un taux de 60 % avait été préalablement fixé pour valider les résultats du vote. Les résultats définitifs validés par la Commission référendaire chargée d'organiser le scrutin donnent le « oui » gagnant par 98,83 % parmi les 3 837 406 votes valides, dont seulement 44 888, soit 1,17 %, étaient en faveur du maintien de l'unité avec le Nord[17].

Entre la publication des résultats du référendum et la date de l'indépendance, les autorités du Soudan et du Soudan du Sud doivent se mettre d'accord sur des dossiers sensibles tels la délimitation des frontières, le statut de la région contestée d'Abyei, le statut des populations de chaque futur État vivant sur le territoire de l'autre.

Indépendance et reconnaissance mondiale[modifier | modifier le code]

Avant même son indépendance officielle le 9 juillet 2011, le nouvel État est reconnu dès le 8 juillet 2011 par l'Allemagne et le Soudan[18].

Une semaine après son indépendance, le 14 juillet 2011, Joseph Deiss, président de l'Assemblée des Nations unies déclare, après un vote par acclamation, que la République du Soudan du Sud est officiellement le 193e État membre de l'ONU[19],[4].

Le , le Soudan du Sud devient le 54e pays membre de l'Union africaine[20].

Le , le Soudan du Sud devient le 188e pays membre du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale[21].

Un État en construction[modifier | modifier le code]

Le , le gouvernement sud-soudanais annonce le maintien d'un projet de création d'une nouvelle capitale qui coûtera dix milliards de dollars. La dépense sera étalée sur vingt ans[22].

Le , le président Salva Kiir limoge son vice-président Riek Machar après que celui-ci a fait état de son ambition de briguer le poste de président de la République lors des prochaines élections prévues en 2015[23].

Le , des combats éclatent dans la capitale Djouba, entre les partisans de Salva Kiir et ceux de Riek Machar, faisant ressurgir de vieilles dissensions entre les différents clans de la rébellion ayant mené le pays à l'indépendance, le Mouvement populaire de libération du Soudan, sur fond de rivalité ethnique : d'un côté les Dinkas (ethnie de Salva Kiir, élevé dans la religion catholique) et de l'autre les Nuers (ethnie de Riek Machar, élevé dans la religion presbytérienne). Le 16 décembre, le président Kiir annonce qu'un coup d'État a été déjoué. Au soir du 17 décembre, les affrontements ont déjà fait 73 victimes. Dix personnes sont arrêtées parmi lesquelles figurent huit anciens ministres du gouvernement limogé en juillet. Cependant Riek Machar, « en fuite », est recherché, tout comme quatre autres importantes figures politiques sud-soudanaises[24],[25],[26]. Les Occidentaux décident d'évacuer leurs ressortissants. Plusieurs rotations d'avions américains puis britanniques, allemands et italiens sont effectuées à partir du 20 décembre 2013 [27]. L'ONU déclare avoir découvert au moins un charnier et annonce que 120 000 Sud-Soudanais ont déjà été déplacés par le conflit[28]. Durant les premiers mois de 2014, la guerre civile se poursuit entre Nuers d'un côté, Dinkas et autres ethnies favorables au président Salva Kiir de l'autre[29]. Un accord de paix est signé le 9 mai 2014 entre Salva Kiir et Riek Machar, à Addis-Abeba[30]. L'africaniste français Bernard Lugan émet l'hypothèse d'un soutien de Khartoum aux Nuers et d'un soutien éthiopien aux Dinkas[31]. Mais les pourparlers de paix n'empêchent pas la poursuite du conflit qui continue à faire de nombreuses victimes civiles, dont des enfants[32] avec des moyens ignobles tels qu'ils sont révélés par le Fonds des Nations unies pour l'enfance à partir du 17 juin 2015[33].

Démographie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Démographie du Soudan du Sud.
Un village au Soudan du Sud.

En 2014, la population du Soudan du Sud est estimée à environ 11,5 millions d'habitants[34].

La région a été durement touchée par les deux guerres civiles poursuivies durant quarante ans, à l'exception des dix ans de calme qui ont suivi l'indépendance du Soudan en 1956. Il en résulte un manque de développement des infrastructures, des destructions et des déplacements de populations : plus de deux millions de morts, et plus de quatre millions de personnes déplacées ou réfugiées du fait de ces évènements et de ses conséquences. La population est principalement rurale ; la vie y est liée à une économie de subsistance.

Les Dinkas constituent la plus grande des nombreuses communautés du Soudan du Sud. Avec les Nuer et les Shilluks, ils comptent parmi les peuples nilotiques. Les Zandés et les Jur Chols sont des communautés localisées dans l'ouest, et les Acholis et les Lotukos vivent dans l'extrême sud, et jusqu'en Ouganda.

Les États du Haut-Nil et d'Unité dans le nord du pays ne sont plus qu'un champ de bataille. Près de 500 000 Soudanais du Sud ont passé les frontières avec un État voisin et on ignore l'immense proportion d'habitants errants d'un point à l'autre dans le pays[35].

Culture[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Culture du Soudan du Sud.

Langues[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Langues au Soudan du Sud.

Outre l'anglais, ancienne langue coloniale, et seule langue officielle (selon l'article 6 de la constitution de 2011)[1], on trouve également de nombreuses langues vernaculaires, reconnues comme « langues nationales » par le même article de la constitution. Il s'agit surtout de langues nilo-sahariennes ou nilotiques appartenant au groupe Chari-Nil (au moins deux millions de locuteurs), dont la plus importante est le nuer-dinka (comprenant plusieurs variétés dialectales) qui compte plus de 1,3 million de locuteurs. Cependant, en règle générale, les langues nilotiques tel que le bari, le toposa et les langues moro-madi, comptent peu de locuteurs, soit moins de cinq mille, souvent moins de mille. L'arabe de Djouba, langue véhiculaire dérivée de l'arabe soudanais, est aussi largement répandu au Soudan du Sud[réf. nécessaire]. La langue Zandé, du groupe oubanguien est parlé dans le sud-ouest.

Bien que l'anglais soit la langue officielle, il n'est parlé que par 3 à 5 % de la population[réf. nécessaire], et surtout en milieu urbain (ces chiffres incluent les locuteurs dits « partiels »). L'anglais est très présent chez les réfugiés du Soudan du Sud ayant vécu dans les pays anglophones limitrophes, et qui rentrent au pays avec l'indépendance. Le faible usage des langues véhiculaires par la population résulte d'une scolarisation très faible, conséquence de la pauvreté de la majorité des habitants, de la longue guerre civile d'indépendance, et de l'isolement de cette région du monde pendant plusieurs décennies. La scolarisation n'étant toujours pas obligatoire, la grande majorité des enfants est encore appelée à travailler à la campagne, dans ce qui est toujours une économie de subsistance. Les métiers dits alimentaires priment sur les autres, vu le dénuement des populations locales, et la vie active commence très tôt, renforçant ainsi, l'usage quotidien des langues vernaculaires. L'une des priorités du gouvernement du Soudan du Sud est d'utiliser les ressources tirées des hydrocarbures pour financer un vaste programme de scolarisation. Tous les documents et textes administratifs sont traduits en anglais, et l'enseignement de cette langue est appelé à se développer durant les prochaines années. Le nouvel État recherche des anglophones pour l'Administration. En attendant, c'est l'arabe dialectal, dit « de Djouba », qui continue à être la langue véhiculaire du le pays. De manière générale, l'anglais est parlé par la classe aisée, celle des élites et celle des affaires. Savoir parler anglais est un formidable atout qui améliore la position sociale.

Pour le moment, le Soudan du Sud n'est pas un pays pour touristes, étant enfoncé dans une atroce guerre civile. Les visiteurs étrangers sont donc extrêmement rares, et pour communiquer avec la population locale, hors des grandes villes qui sont de gros bourgs, où l'usage de l'anglais est très limité, le visiteur doit être accompagné d'un guide, qui souvent parle plusieurs dialectes avec l'arabe de Djouba.

Religions[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Religion au Soudan du Sud.
Église de Yirol, administrée par les comboniens.

La majorité des habitants (60,5 %) de ce pays sont de confession chrétienne, les animistes représentent 32,9 % et les musulmans 6,2 %[36].

L'animisme du Soudan du Sud est fortement imprégné par le christianisme. Jésus-Christ y est la principale figure religieuse, mais les plantes et les animaux y ont également un caractère sacré[37],[38],[39].

Éducation[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Système éducatif sud-soudanais.

Politique[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Politique au Soudan du Sud.

En attendant des élections, des sièges à l'Assemblée législative et au gouvernement du Soudan du Sud doivent être répartis dans les proportions suivantes entre le Mouvement populaire de libération du Soudan (70 %), le Congrès national (l'ancien Front islamique national) (15 %), et d'« autres forces politiques du Sud » (15 %). Avant sa mort, le 30 juillet 2005, le chef des rebelles John Garang était le président du Soudan du Sud. Garang a été remplacé par Salva Kiir qui a également prêté serment comme vice-président de la République du Soudan le . Il a été remplacé au poste de vice-président du Soudan du Sud par Riek Machar.
Le , le Parlement sud-soudanais a ratifié une constitution intérimaire qui selon le centre de recherche Carter (un observatoire mis en place par l'ex-président américain Jimmy Carter), contient un certain nombre de dispositions qui concentrent le pouvoir entre les mains du gouvernement. La ratification solennelle de cette constitution par le président Kiir a été effectuée le 9 juillet, jour de la proclamation d'indépendance du pays[40].

Relations internationales[modifier | modifier le code]

À la suite de sa création, de nombreux litiges frontaliers avec le Soudan et le Kenya se font jour.

La République du Soudan du Sud n'est pas immédiatement reconnue par l'Éthiopie, État voisin, qui redoutait des mouvements sécessionnistes et indépendantistes dans sa région du Sud-Ouest, dite des « nations, nationalités et peuples du Sud », région frontalière avec le Soudan du Sud, où vivent des ethnies communes, animistes et chrétiennes (surtout protestantes). Courant 2012, l'Éthiopie reconnaît finalement le nouvel État, mais à la condition expresse que ce dernier ne vende pas d'armes aux ethnies du Sud de l'Éthiopie, et que la frontière entre les deux pays soit strictement contrôlée.

De plus, le fait que les deux pays soient aux origines des sources du Nil risque de compliquer l'avenir des relations avec l'Égypte et le Soudan. L'Éthiopie a donc finalement tout intérêt à ménager son voisin, et à avoir de bonnes relations avec lui.

Les relations avec l'Afrique du Sud - principal pays africain à avoir soutenu la cause des rebelles du Soudan du Sud après l'apartheid - sont très importantes, tout particulièrement pour obtenir l'adhésion à l'Union africaine. Aussi, l'Afrique du Sud pourrait envoyer des enseignants pour aider à la construction, ou à la « reconstruction » du système éducatif du nouvel État. L'Afrique du Sud est également en bonne position pour plaider, et être le porte-parole de cet État pour avoir des aides au FMI, ou d'autres pays donateurs, par le biais de l'Union Africaine.

Subdivisions territoriales[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Subdivisions du Soudan du Sud.

Le Soudan du Sud qui est un État fédéral comprend dix États fédérés, eux-mêmes subdivisés en quatre-vingt-six comtés.

Litiges frontaliers[modifier | modifier le code]

Au nord

L'appartenance des États fédérés soudanais situés au voisinage de la frontière soudano-sud-soudanaise, comme le Nil-Bleu, le Kordofan du Sud et la région d'Abiyé n'a pas encore été tranchée : pour l'instant, ils demeurent sous l'autorité de Khartoum.

Toutefois, un référendum d'autodétermination pourrait avoir lieu dans la région d'Abiyé en octobre 2013[41].

Au sud

Le Triangle d'Ilemi, actuellement administré par le Kenya, est revendiqué par le Soudan du Sud ; les cartes kényanes reconnaissent sa souveraineté sur environ la moitié de ce territoire, au nord de la « ligne rouge » (ou « ligne Glenday », tracée en 1930-1938).

Forces armées[modifier | modifier le code]

La région dispose de sa propre armée, l'armée populaire de libération du Soudan dont l'effectif est, en 2011, de 40 150 hommes. En 2009, elle acquiert au moins trente-trois T-72 ukrainiens[42]. Le , elle achète 4 hélicoptères Mi-17 à la Russie.

Économie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Économie du Soudan du Sud.

La présence du Nil Blanc et de ses nombreux affluents, ainsi que le climat tropical, permettent une agriculture abondante produisant du coton, des arachides, du sorgho, du millet, du blé, du maïs, de la gomme arabique, de la canne à sucre, du manioc (tapioca), des mangues, des papayes, des bananes, des patates douces et du sésame.

Le Nil Blanc et ses affluents permettent aussi la production d'hydroélectricité.

Le sous-sol du Soudan du Sud est également très riche: on y trouve du pétrole, du minerai de fer, du cuivre, du chrome, du zinc, du tungstène, du mica, de l'argent et de l'or.

Industrie pétrolière[modifier | modifier le code]

Carte des concessions et infrastructures pétrolières et gazières des deux Soudan.

Avant l'indépendance, le Soudan du Sud assurait environ 85 % de la production des 470 000 barils de pétrole par jour de l'ensemble du Soudan. Toutefois, les équipements et l'industrie pétrolière se trouvent essentiellement dans le Nord[43]. Les oléoducs en provenance du sud mènent au nord, vers Port-Soudan, sur les bords de la mer Rouge. La principale raffinerie se trouve à 70 kilomètres au nord de la capitale du Soudan, Khartoum.

Afin de renforcer son indépendance à l'égard Soudan, le Soudan du Sud envisage un projet d'oléoduc le reliant au Kenya, notamment vers la raffinerie de Lamu à 240 kilomètres au nord du port de Mombassa[44].

Monnaie[modifier | modifier le code]

À partir du , le Soudan du Sud met en circulation sa propre monnaie, la livre sud-soudanaise, se substituant ainsi à la livre soudanaise. Le parité de change est de 1:1[45],[46].

Fêtes[modifier | modifier le code]

Fêtes légales
Date Nom Indication
1er janvier Jour de l'an Premier jour de l'année du calendrier grégorien
1er mai Fête du Travail Jour férié
9 juillet Fête de l’Indépendance Proclamée le samedi 9 juillet 2011
30 juillet Jour des martyrs Jour férié
25 décembre Noël Naissance de Jésus-Christ

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Il est possible d'écrire « Soudan-du-Sud », néanmoins le nouvel État a été admis aux Nations unies sous la forme française sans traits d'union (on suit en cela l'usage retenu avec d'autres noms de pays sans traits d'union, comme l'Afrique du Sud.)
  2. Sur le site de l'ONU, les pages internes (contenu de l'ONU, hors coupures de presse) utilisent généralement « Soudan du Sud », mais on trouve parfois « Sud-Soudan » dans la même page. Par exemple : la page « Fiche d'information sur les opérations de maintien de la paix en cours - Situation au 31 janvier 2013 » utilise les deux (« Mission des Nations Unies au Soudan du Sud / Au Sud-Soudan depuis juillet 2011. ») ; la page « Mission des Nations Unies au Soudan du Sud » mentionne aussi « Juba, au Sud-Soudan. » ; etc.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a, b et c (en) Constitution transitoire de la République du Soudan du Sud (art. 6)
  2. a et b (fr) « Présentation du Soudan du Sud », France Diplomatie (consulté le 11 juillet 2011)
  3. (en) « South Sudan gets own 'ss' domain » - itworld.com - 10 aout 2011.
  4. a et b Assemblée générale des nations Unies, L'Assemblée générale fait de la République du Soudan du Sud le 193e État membre des Nations Unies., New York,‎ (lire en ligne)
  5. selon la classification de l'ONU : Composition des régions macrogéographiques (continentales), composantes géographiques des régions et composition de groupements sélectionnés économiques et d'autres groupements
  6. « Les Sud-Soudanais ont voté en faveur de leur indépendance », Euronews, 8 février 2011.
  7. « Le Soudan reconnaît la République du Sud-Soudan », Romandie News (avec AFP), 8 juillet 2011.
  8. (en) The Transitional Constitution of The Republic of South Sudan, 2011 : « South Sudan is a sovereign and independent Republic, and it shall be known as “The Republic of South Sudan.” »
  9. En mai 2013, par exemple sur Le Point, Les Échos, Le Figaro (article utilisant les deux), RFI, Amnesty International Suisse, Jeune Afrique, Le Huffington Post, etc.
  10. [PDF] (en) Rapport du RWIR
  11. Hervé Bleuchot, « L'étude du droit musulman : jalons pour une convergence (entre l'islamologie juridique et l'anthropologie juridique) », Droit et Société, no 15, 1990, p. 193-205 (en particulier p. 200)
  12. « Soudan : fin des opérations de vote du référendum d’autodétermination » site du ministère français des Affaires étrangères et européennes, 17 janvier 2011.
  13. « Soudan-Sud/référendum : fin de l'inscription, près de 3 millions d'inscrits », AFP, 8 décembre 2010.
  14. « À quelques jours du référendum, des milliers de Sud-Soudanais quittent le Nord », France 24, 23 décembre 2010.
  15. « Béchir promet d'aider le Sud-Soudan à bâtir un pays “frère”, “sûr et stable” », AFP, 28 décembre 2010.
  16. « Référendum au Sud-Soudan. Plus de 80 % des électeurs ont voté », Radio-Canada, 15 janvier 2011.
  17. « Sud-Soudan : 98,83 % pour la sécession », AFP, 7 février 2011.
  18. « Le Soudan reconnaît la République du Soudan du Sud », Romandie News (avec AFP), 8 juillet 2011.
  19. « Le Sud-Soudan devient le 193e État membre de l'ONU », Romandie News, 14 juillet 2011.
  20. « L'Union africaine accueille le Sud-Soudan en tant que 54e État membre de l'Union » - Union Africaine - 27/07/2011
  21. FMI : le Soudan du Sud devient membre, Le Figaro, 18 avril 2012.
  22. Sud Soudan : projet de nouvelle capitale, Le Figaro, 31 août 2012.
  23. South Soudan's Riek Machar eyes Salva Kiir's job, BBC News. Consulté le 31 juillet 2013
  24. Soudan du Sud : les vieux démons resurgissent - article du Point du 17 décembre 2013
  25. Soudan du Sud: 73 morts dans les affrontements à Juba - Article Libération du 17 décembre 2013
  26. Gérard Prunier, « Au Soudan du Sud, l’écroulement des espoirs démocratiques : Luttes de pouvoir dans le plus jeune Etat du continent africain », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne)
  27. = Transall allemand et C130 italien mobilisés au Sud Soudan. Last call de Londres. Nicolas Gros-Verheyde, Bruxelles2, 22 décembre 2013
  28. Soudan du Sud: en plein effort de médiation, Juba accuse Machar de mobiliser, "http://www.liberation.fr/monde/2013/12/28/soudan-du-sud-le-gouvernement-pret-a-un-cessez-le-feu-le-chef-des-rebelles-ne-s-engage-pas_969405", 28 décembre 2013.
  29. Au Soudan du Sud, les massacres ethniques se multiplient, lemonde.fr, 22 avril 2014, Mis à jour le 23 avril 2014
  30. Accord de paix a été signé le 9 mai 2014 sur [1] consulté le 10 mai 2014.
  31. Bernard Lugan, L'Afrique réelle,‎
  32. Gustavo Kuhn, « Le Soudan du Sud sombre dans l'horreur », sur La Tribune de Genève
  33. Tanguy Berthemet, Le Figaro, « Au Soudan du Sud, les atrocités d'un conflit oublié », 27 juillet 2015, p. 6
  34. (en)CIA World Factbook - South Sudan
  35. Le Figaro, Tanguy Berthemet, « Au Soudan du Sud, les atrocités d'un conflit oublié », 27 juillet 2015, page 6
  36. (en)The Pew Forum - Global Religious Landscape
  37. Kaufmann, E.P. Rethinking ethnicity: majority groups and dominant minorities. Routledge, 2004, p. 45.
  38. Minahan, J. Encyclopedia of the Stateless Nations: S-Z. Greenwood Press, 2002, p. 1786.
  39. Arnold, G. « Book Review: Douglas H. Johnson, The Root Causes of Sudan's Civil Wars », African Journal of Political Science Vol.8 No. 1, 2003, p. 147.
  40. Le Sud-Soudan ratifie sa nouvelle Constitution - Romandie-News - le 7/07/2011
  41. (en)Sudan abandons 50-50 power sharing demand for Abyei administration
  42. Jean-Philippe Rémy, « WikiLeaks : la folle saga des T-72 ukrainiens destinés au Soudan sud », Le Monde, 4 décembre 2010.
  43. « Qui est le 54e État africain ? », nouvelobs.com, 8 juillet 2011.
  44. « Le Sud-Soudan envisage de construire de nouveaux oléoducs », voanews, 6 juillet 2011.
  45. « Le Sud-Soudan doit lancer sa nouvelle monnaie dans une semaine » sur daily-bourse.fr - article du 11/07/2011
  46. « Soudan: mesures économiques d'urgence, dont nouvelle monnaie (Béchir) » sur daily-bourse.fr - article du 12/07/2011

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]