Un demi-siècle après que Theodor Herzl eut avancé l’idée que les Juifs devaient avoir leur propre État, le sionisme est devenu une réalité concrète le 14 mai 1948 avec la création d’Israël. Des populations dispersées de par le monde depuis deux millénaires ont retrouvé un destin commun et ont bâti un État reposant sur deux principes : la judéité et la démocratie. Depuis soixante ans, la construction étatique et nationale israélienne a connu une évolution tout aussi unique et mouvementée que les circonstances qui ont entouré la naissance de l’État hébreu.

En matière de politique étrangère, l'État d'Israël a relevé de nombreux défis depuis sa création. Il lui a fallu gérer plusieurs conflits armés, garantir sa sécurité dans un environnement extrêmement hostile, gagner une légitimité internationale et être reconnu en tant qu'État souverain. Soixante ans après, la normalisation internationale est quasiment acquise. En revanche, le contexte régional reste plus que jamais explosif et le conflit avec les Palestiniens ne trouve pas d’issue.

Quant à la société israélienne, elle est traversée par de multiples interrogations sur son avenir avec de profonds clivages. Au sein du système démocratique israélien, chaque communauté ethnique, religieuse, géographique ou sociale s’affronte en effet sur une vision de la société.

Ouverte, mondialisée et en pleine croissance, l’économie israélienne s’est pour sa part profondément transformée au cours des quinze dernières années. Auparavant dominée par un État-Providence qui assurait à la fois la construction du pays, l’intégration des vagues successives d’immigration et le financement de lourdes dépenses militaires, l’économie israélienne a engagé un mouvement de libéralisation et de privatisation au début des années 1990. Entré dans le club des pays développés, Israël affiche de bonnes performances économiques, notamment dans le secteur des hautes technologies. Mais ces réformes ont accru les inégalités sociales et spatiales au détriment des populations les plus fragiles : minorités arabes, religieux orthodoxes et nouveaux immigrants.

Mis à jour le 13/08/2008

 

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