N° VI.
LETTRE DE M. DE VOGUÉ SUR LA DECOUVERTE DE LA VENUS DE MII.O.
Péra, 9 mai 187/1.
Monsieur le Président et cher confrère ,
Depuis qu'une polémique nouvelle s'est engagée au sujet de la Vénus de Milo et de l'état dans lequel elle a été découverte, on a eu recours à moi de divers côtés pour savoir si les archives de l'ambassade de France à Constantinople ne renfermeraient pas la solution du problème qui divise les archéologues. La première invitation m'a été faite par M. Rayet, l'habile et heureux explorateur des ruines de Milet; pendant que je me livrais aux recherches qu'il m'avait indiquées, notre confrère M. Ravaisson a eu la même pensée; d'autres appels m'ont été adressés depuis. Pour répondre en une fois aux questions qui m'ont été ainsi posées, je viens réclamer votre obligeant intermédiaire : l'Académie voudra bien, j'espère, accueillir favorablement cette communication et se charger elle-même de produire au débat les renseignements qui lui paraîtront de nature à l'élucider.
La correspondance de l'ambassade avec le consulat général de Smyrne et l'agence consulaire de Milo pendant les années 1820-21-22 renferme un certain nombre de dépêches relatives à la célèbre statue , mais les contestations nées de la découverte et les réclamations qui l'ont suivie y tiennent plus de place que les détails archéologiques. Par une fatalité regrettable, la pièce principale, le premier rapport de M. Brest, me manque : je le fais rechercher à Smyrne, mais sans grand