Au CES 2024, le Montpelliérain enCaps a promu le passeport numérique des objets
Auteur d'une solution brevetée de passeport numérique des objets par QR code à double authentification, le Montpelliérain enCaps mise en priorité sur les marchés de la mobilité et du jeu vidéo. Fondée au printemps 2022, la start-up a levé 1,6 million d'euros en septembre 2023, revient du CES Las Vegas et devrait rapidement renforcer son effectif de 10 personnes.
"La Commission européenne rendra obligatoire le passeport numérique des objets en 2026. Nous proposons de transformer cette contrainte assez lourde en opportunité d'enrichissement sécurisé des produits par des services numériques", lance Pascal Jardé, président et cofondateur en mai 2022 de la start-up montpelliéraine enCaps avec Vincent Anselmo et Antoine Janning.
Embarquée au CES Las Vegas par l'agence de développement économique d'Occitanie Ad'Occ, elle y a promu sa plateforme DPP Builder de création de passeport numérique des objets par QR Code. "Le CES apporte de la visibilité, de la crédibilité et un certain nombre de prospects assez qualifiés, explique Pascal Jarde. On répond à une problématique 'chaud bouillant' où pour une fois, l’Europe est en avance. Le QR code est l’outil le plus logique et le plus user-friendly par rapport aux puces NFC, RFID ou adresses IP, aussi la majorité des solutions devrait y faire appel."
"L'Europe n'impose pas de méthodologie, mais exige un protocole ouvert. Parce qu'un QR code se pirate, comme l'ont montré les pass sanitaire et billets sportifs, nous avons inventé un tag augmenté, circulaire, qui ajoute un facteur d'authentification. Scanner via smartphone le premier QR code dirige vers une page web où l'utilisateur va rescanner, car le lecteur est intégré dans la page web. Le propriétaire de l'objet est alors enregistré en base de données, mais reste anonyme", poursuit Pascal Jardé.
Le "Capstag" combinant QR code standard et propriétaire fait l'objet d'un brevet. "Ce qui est breveté, c'est la combinaison des deux codes et le processus les liant", précise Pascal Jardé.
EnCaps vise les marchés de la Mobilité et des jeux vidéo
EnCaps facture "selon le volume de capsules et en fonction de à quoi sert la capsule. Cela vaut de quelques centimes à une dizaine d'euros." Comme marchés-clés, la start-up a retenu la mobilité (vélo et auto), le jeu vidéo, le luxe et l’art. Son premier client est dans la mobilité, avec Bee.Cycle, service de location de vélo de fonction et d’entreprises. "Cela permet notamment à ce client, aux gestionnaires de flotte, aux préparateurs et utilisateurs de vélos d'avoir un carnet d'entretien-maintenance fiable, ou de tracer les vélos volés. L’affichage du contenu et les expériences utilisateurs sont adaptés aux personnes agissant avec les passeports numériques."
EnCaps est aussi en discussion avec un grand groupe européen de vélos, pour utiliser le tag à l'inté-rieur du processus de production, et a signé un contrat avec un groupe - confidentiel - du secteur automobile. "Mais le jeu vidéo, bien connu des fondateurs et de plusieurs de nos investisseurs, est dès le départ notre cible numéro 1." EnCaps propose de maîtriser la distribution des clés de jeux vendus en ligne ou boîte en apposant un passeport numérique à chaque licence. "La capsule opacifie la clé. Les acteurs ont une forte demande de transparence pour éviter les ventes sur les marchés gris."
En-Caps a levé en septembre 2023 1,6 million d’euros auprès d’investisseurs privés et Bpifrance, ce qui lui permet de tenir "jusqu’à mi-2025". L’équipe comprend dix personnes et les projections laissent espérer réaliser suffisamment rapidement du chiffre d’affaires pour ne pas refaire appel aux investisseurs. "Nous négocions un partenariat stratégique avec deux acteurs du jeu vidéo, confie Pascal Jardé. Le résultat des discussions impactera notre recrutement."
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