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L'acteur et metteur en scène Georges Wilson, disciple de Jean Vilar et père de l'acteur Lambert Wilson, est mort mercredi 3 février à l'âge de 88 ans. Son nom restera associé au Théâtre national populaire (TNP) de Paris, dont il fut un pilier en tant que comédien puis en tant que directeur.
Né le 16 octobre 1921 à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), Georges Wilson, orphelin à 13 ans d'un père pianiste, est d'abord musicien avant de devenir comédien. Son nom, à consonnance anglophone, vient de sa mère, d'origine irlandaise, dont il a décidé de prendre le nom.
Après l'école de la rue Blanche, il débute au théâtre dans la compagnie Grenier-Hussenot (1947-1950). En 1952, il est engagé par Jean Vilar et Gérard Philipe au TNP, où il interprète les grands rôles de la plupart des pièces (L'Ecole des femmes, Mary Tudor, Antigone, Turcaret, Le Cid), campant notamment un inoubliable Ubu. Il prend la suite de Vilar et Philipe à la tête du TNP, qu'il dirige pendant dix ans de 1963 à 1972.
C'était un habitué du Festival d'Avignon, auquel il vouait une affection particulière. Dans cette interview pour FR3 du 22 juillet 1979, l'acteur évoque l'atmosphère d'Avignon et le rapport au public qui en découle :
Georges Wilson a également été directeur artistique du Théâtre de l'Œuvre de 1978 à 1995, reprenant En attendant Godot avec Rufus et Michel Bouquet.
A l'écran, le comédien campe l'aumônier du Dialogue des carmélites (1960), le héros clochardisé d'Une aussi longue absence (1960), ou le capitaine Haddock de Tintin et la Toison d'or (1961), avant de tenir des rôles plus secondaires. Dans un entretien, le 18 janvier 1961, l'acteur évoque son rôle dans Une si longue absence d'Henri Colpi et insiste sur la "qualité du scénario", écrit par Marguerite Duras :
Chevalier de la Légion d'honneur, il avait reçu un Molière du meilleur comédien dans un second rôle pour La chatte sur un toit brûlant (2001). Pour sa dernière apparition au cinéma, dans L'Ennemi public n°1 en 2008, il a tenu le rôle de l'homme d'affaires Henri Lelièvre kidnappé par Jacques Mesrine.
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