Vous recevez un NRJ Music Award d’honneur, le ministre de la Culture vient de vous décorer… C’est un moment spécial pour vous, non?
SHAKIRA. Oui, c’est un week-end inoubliable. J’ai toujours senti ce lien spécial avec la France. Vous me donnez l’impression que je suis à la maison ici, avec votre chaleur, votre affection, votre soutien. La France m’a adoptée. Vous comprenez ce que je suis vraiment, d’où je viens, les causes pour lesquels je me bats. Et moi aussi j’ai adopté la France. Cette décoration des Arts et Lettres est probablement l’un des plus grands honneurs de ma carrière. C’était une grande émotion de voir aussi tous les gens dans la salle chanter les paroles de la chanson de Francis Cabrel avec moi pendant les NRJ Music Awards.
Pourquoi avoir repris cette chanson?
Elle est très célèbre dans les pays latinos et a été souvent reprise, mais en espagnol. Je l’entendais quand j’étais petite. J’ai découvert la version originale il y a six mois. Elle me paraissait parfaite ainsi, comme toutes les chansons de Francis Cabrel. Il me fait pleurer avec sa musique. J’en connais d’autres, notamment « The Ink is in Your Eyes », c’est ça? (NDLR : « l’Encre de tes yeux ») C’est si beau. C’est un hommage à votre langue et à l’artiste. Mais je ne l’ai toujours pas rencontré!
Pas trop difficile de chanter en français?
Si, bien sûr. Mais j’ai fait en sorte de bien prononcer et j’espère que j’ai fait du bon boulot (Rire.) Je l’ai joué la première fois pendant ma tournée à Genève, puis à Bercy. Il y avait des gens qui pleuraient. J’en avais des frissons.
Que connaissez-vous de la culture française?
Des grandes voix comme Patricia Kaas, l’inoubliable Edith Piaf ou Jacques Brel, même s’il n’était pas français. Il était belge mais adopté par la France, c’est ça non?
Pourquoi êtes-vous accompagnée de vos parents aujourd’hui?
C’est un jour important pour moi. Ils étaient fiers et voulaient m’accompagner. Cela signifie beaucoup pour eux. Ils vivent en partie en Colombie et à Miami. C’est un peu des vacances.
Lors de votre venue aux NRJ Music Awards, l’an dernier, vous veniez de rompre avec votre compagnon. Aujourd’hui, tout semble vous sourire : le succès et une nouvelle histoire d’amour avec le footballeur de Barcelone, Gérard Piqué…
C’est vrai qu’aujourd’hui je suis très heureuse. Ma relation est assez récente, je n’ai pas encore décidé vraiment où j’allais habiter. L’an dernier, j’ai passé beaucoup de temps entre Barcelone et les différentes étapes de ma tournée. Là, je retourne en Espagne.
Comment l’avez-vous rencontré?
Il a participé au clip de « Waka, Waka », l’hymne de la Coupe du monde 2010. Quelqu’un nous a présentés après le tournage. Et… voilà! Je ne vais pas vous raconter toute l’histoire. (Rire.)
Etes-vous prête pour le mariage?
Je ne vais pas commencer à me livrer sur ma vie privée… Quand je serai décidé, je vous le ferai savoir. (Rire.)
Quels sont vos projets?
Je prépare un nouvel album. Je rencontre des producteurs et des DJ pour une nouvelle aventure.
C’est le succès surprise de ces dernières semaines. Shakira a très vite grimpé en tête des ventes de téléchargement dès la mi-décembre avec sa reprise en français de « Je l’aime à mourir », de Francis Cabrel. En à peine un mois, le titre totalise près de 70 000 ventes. Un succès qui a justifié sa décoration par Frédéric Mitterrand à Cannes. Le ministre de la culture l’a nommée chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres samedi après-midi, provoquant une belle émeute des photographes dans les salons de l’Hôtel Majestic. Depuis ses débuts en Europe il y a dix ans, la chanteuse colombienne n’a pas cessé d’enchaîner les triomphes chez nous, où elle a écoulé près de 2,5 millions de disques, sur 60 dans le monde. Son dernier album, « Sale el sol », a dépassé les 500 000 exemplaires dans l’Hexagone. « Et, pourtant, c’est un projet en espagnol, nous confiait la chanteuse samedi soir. Mais cela montre que les Français sont ouverts aux musiques du monde. Comme moi, finalement. »
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