en route pour le trophée du Pays des Rêves !

Kirby’s Avalanche

En accompagnant sa première Game Boy d’un certain Tetris, Nintendo a conquis les coeurs de millions de fans qui, du jour au lendemain, se découvraient une vraie passion pour les puzzle game. Un tel succès ne passera bien évidemment pas inaperçu, et rapidement, de nombreux titres concurrents apparaîtront sur le marché.

Au Japon, foyer quasi unique d’où venaient toutes les bonnes idées, une série allait rapidement dépasser les autres en popularité et créer, elle aussi, une véritable mode : celle des Puyo Puyo. La formule gagnante imaginée par le développeur Compile allait ensuite s’exporter en dehors de l’Archipel, mais d’une manière plutôt inattendue, puisqu’il s’agira d’adaptations imaginées uniquement pour le public occidental. La Mega Drive de Sega accueillera Dr. Robotnik’s Mean Bean Machine (adaptation 16 bits du tout premier épisode de Puyo Puyo) et la Super NES aura droit, quant à elle, à Kirby’s Avalanche (rebaptisé Kirby’s Ghost Trap en Europe), une version relookée du jeu Super Puyo Puyo, déjà sorti au Japon sur Super Famicom.

Outre la volonté de proposer à la fois du Tetris et du Puyo Puyo sur sa console, il faut bien comprendre que le fait de rhabiller le soft était un passage obligé pour Nintendo. Le jeu original mettait en scène Arle et toute une ribambelle de personnages issus des Mado Monogatari (une série RPG de Compile), et laissé tel quel, les joueurs occidentaux n’y auraient vu qu’un énième puzzle game, qui plus est, aux persos bizarres. Au moins, avec Kirby et ses potes, la notoriété du titre était assurée sans gros effort. Voilà donc notre petite boule rose devenue, en l’espace d’un titre, adepte du jeu « Avalanche » (un nom inventé de toute pièce pour l’occasion et qui, on imagine, fait référence aux enchaînements qui se produisent au cours du jeu). Tous les habitants de Dream Land en sont fans également, et une compétition s’organise afin de remporter le Trophée de la Fontaine des Rêves.

Depuis Super Puyo Puyo, le principe du jeu n’a bien entendu pas bougé d’une virgule. Si les petites boules colorées prennent le nom de « blob », elles arrivent toujours par paire du haut de l’écran : on les fait pivoter et on essaie d’assembler quatre boules de la même couleur pour les faire disparaître et marquer des points. Les combinaisons réussies vont envoyer des blobs « détritus » chez l’adversaire : transparents et incolores, ces derniers ne seront éliminés que si ils sont voisins d’une combinaison gagnante. Outre la notion de duel entre adversaires présente dans tout le jeu (que l’on soit seul contre la console, ou à deux), on retrouve aussi les enchaînements si chers à la formule Puyo Puyo. Quand une combinaison gagnante disparaît de l’écran, les blobs se trouvant au-dessus de celle-ci tombent plus bas, formant peut-être, eux aussi, une nouvelle combinaison gagnante. En fonction de la qualité du coup réussi, un nombre variable de blobs « détritus » sera ensuite expédié chez l’adversaire.

Pour le joueur ayant eu les deux jeux entre les mains, les similitudes entre Super Puyo Puyo et Kirby’s Avalanche sont flagrantes : le noyau du jeu a été conservé à l’identique, alors que tout l’habillage a été refait du sol au plafond. On peut critiquer la démarche, mais il faut reconnaître que le traitement graphique dont bénéficie Kirby’s Avalanche est assez charmant et coloré, sans toutefois atteindre la qualité des épisodes « action / plate-forme » de la série. Chose qui étonnera les fans : notre petit héros rondouillard échange à chaque fois quelques phrases avec ses adversaires, le ton utilisé pour ces dialogues étant, de surcroît, assez dur par rapport à ce que l’on trouve dans les autres jeux Kirby. Visuellement, l’écran est presque identique à celui de Super Puyo Puyo, et seules la vignette illustrant l’adversaire et la présence de Kirby (en version mini, au milieu de l’écran) trahissent l’origine occidentale de la cartouche.

Les modes de jeu sont, eux aussi, strictement identiques, avec un mode Competition, très « chaud » sur la fin, où Kirby affronte une succession d’habitants de Dream Land, un mode Versus dans lequel deux joueurs humains peuvent se mesurer l’un à l’autre, et un mode Practice (jouable seul ou à deux) où chaque participant ne s’occupe que de son écran, sans envoyer de « détritus » chez l’adversaire, et en essayant uniquement de gonfler son score au gré des combinaisons réussies. Avec Kirby’s Avalanche, Big N ne prend donc aucun risque et charge HAL de lui pondre un hit potentiel à peu de frais. Tout ceci n’enlève rien aux mérites du jeu en lui-même, mais pour le joueur qui s’attendait à plus d’originalité, la déception sera aussi – un peu – de la partie, le temps qu’il se laisse emporter par une mécanique Puyo Puyo toujours aussi efficace…

Note finale
 
on aime   on déteste
• l’habillage Kirby réussi
• l’efficacité de Puyo Puyo intacte
• le mode 2 joueurs addictif…
  • … et les deux autres modes peu excitants
• l’absence de nouveauté
Infos pratiques
Développé par Compile / HAL
Édité par Nintendo
Pas sorti au Japon
Sorti en 02.1995 (USA) (2)
Sorti en 02.1995 (Europe) (1) (2)
  puzzle game
1 à 2 joueurs
Cartouche de 8Mb
Pas de sauvegarde
(1) le jeu sera rebaptisé Kirby’s Ghost Trap pour sa sortie en Europe
(2) le jeu ressortira sur la Console Virtuelle de la Wii, les 27.07.2007 (Europe) et 24.09.2007 (USA)
voir aussi, les autres Kirby de la Super NES
Hoshi no Kirby 3
Kirby no Kirakira Kizzu
Kirby Super Star
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