«Le féminisme fait croire aux femmes que l'émancipation passe par le travail»

En marge du Pnos, un parti d'extrême droite, une poignée de femmes nationalistes et antiféministes veulent défendre les valeurs de la famille. Elles ont fondé un mouvement de lutte pacifique. Interview avec sa cofondatrice, Denise Friederich.

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Quelque part dans le Jura soleurois est né, il y a une dizaine de jours, un mouvement de femmes au nom évocateur: Kampfbund Nationaler Aktivistinnen (Union de lutte de [femmes] activistes nationalistes) ou KNA.

Denise Friederich, bientôt 22 ans, cofondatrice et figure de proue de ce mouvement s'explique sur ses buts. Cuisinière à Burgdorf, elle est également la seule représentante de la gent féminine, depuis trois ans et demi, à la direction du Pnos (le parti nationaliste suisse).

Comment avez-vous fêté le 1er Août?

Avec quelques membres du Pnos et du KNA, nous avons essayé de monter au Grütli par le Seelisberg. Mais la police nous en a empêchés. Nous avons pris ensuite un autre chemin, sans succès. Nous tenterons de remonter dimanche.

Il y a une dizaine de jours, vous avez fondé le KNA. Dans quel but?

C'est un mouvement essentiellement antiféministe. Le féminisme associé au capitalisme fait croire aux femmes qu'elles ne peuvent se réaliser qu'en travaillant. L'acquisition d'objets de luxe a été élevée au rang supérieur. Or nous disons qu'il faut revenir aux vraies valeurs que sont la famille, l'éducation et la solidarité.

Les femmes aux fourneaux, donc?

Non, je ne dis pas ça. Mais je pense qu'elles devraient avoir le choix de travailler ou non. Il faut que la société reconnaisse davantage le travail à la maison et l'éducation des enfants. Plutôt que de financer des crèches, nous revendiquons que l'Etat paie un salaire minimum pour celles qui ont fait le choix de rester à la maison. Je suis aussi d'avis que les hommes doivent davantage s'investirent dans la famille. Idéalement, je suis pour le partage des tâches.

Kampfbund, cela sonne très martial. Vous partez en guerre?

Nous sommes un mouvement pacifique. Notre but est de faire réfléchir les gens en discutant avec eux, mais aussi par des flyers ou par Internet. Les femmes qui font partie du KNA –?une douzaine pour l'instant?– viennent d'horizons politiques très divers.

Mais toutes nationalistes…

Oui. Nous estimons que la culture helvétique souffre d'influences étrangères trop nombreuses. Nous ne visons pas les étrangers en particulier, mais le système. Nous disons qu'il faut préserver ce qui fait nos traditions, ce qui fait la Suisse. Je trouve regrettable qu'à chaque coin de rue on trouve un McDonald's ou un stand de kebabs. Je ne suis pas contre les échanges culturels, mais contre l'uniformisation des cultures par la globalisation.

La police fédérale classe le KNA parmi les mouvements extrémistes de droite. Or, vous contestez cette appartenance. Pourquoi?

Parce que je suis beaucoup moins à droite que certains membres de l'UDC! J'ai réalisé mon profil politique sur Smartvote: concernant l'extension de l'Etat social et la protection de l'environnement, je vote comme la gauche. Je ne suis pas seulement brune, mais aussi verte! Je suis également contre la libéralisation économique et contre une politique des finances restrictives. Exactement l'inverse de l'UDC et des radicaux.

Que faites-vous alors au comité du Pnos?

Le Pnos me convient tout à fait. Le parti a une ligne conséquente.Nous disons que l'intégration des étrangers est vouée à l'échec. Il faut investir cet argent sur place pour qu'ils puissent rester dans leurs pays. Nous sommes aussi pour la suppression des partis qui ne servent à rien si ce n'est de tromper les électeurs avec de fausses promesses en période électorale.

Comment voyez-vous votre avenir?

J'aimerais continuer à faire de la politique et pourquoi pas être élue un jour. Mais mon rêve est de fonder une grande famille de trois ou quatre enfants. Et s'il le faut, pour eux, j'arrêterai tout engagement politique.

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