BLOG DES AMIS DE PAUL-ÉRIC BLANRUE --- ARCHIVES, ACTUALITÉS, PROSPECTIVES --- DÉMYSTIFICATION ET CONTRE-HISTOIRE

jeudi 19 mars 2015

Ensemble avec la Vierge.


"Le samedi 21 mars 2015 devra être et sera une date qui marquera les esprits. À la Basilique de Longpont, en Essonne, se tiendra, de 15 h à 17 h, un grand rassemblement islamo-chrétien. C’est en effet main dans la main et d’un cœur uni que chrétiens et musulmans célébreront celle dont le Coran dit : « Et lorsque les anges dirent, vraiment Ô Marie, Dieu t’a élue et purifiée ; Il t’a élue au-dessus des femmes de l’Univers » (Coran, s. 3, v. 42) reprenant ainsi quasi au mot près les termes d’une prière chrétienne : « Il t’a choisie entre toutes les femmes » (passage rappelant les paroles de Gabriel et de sainte Élisabeth dans l’Évangile de St Luc). (...) C’est le 21 mars que nous nous retrouverons tous, ce jour sera celui de la fête de l’Annonciation, c’est-à-dire celui où l’ange Gabriel annonce à Marie la naissance de Jésus. Journée donc très particulière, car placée sous l’égide d’une haute figure spirituelle, communément vénérée : la Vierge Marie.
L’islam, en effet, comme le christianisme, reconnaît et professe le dogme de l’Immaculée Conception. Plus encore, il atteste également de la parfaite impeccabilité de Marie et de son fils Jésus. À la sourate 3, les versets 35 et 36 nous disent : « (Rappelle-toi) quand la femme d'Imran (mère de Marie) dit : "Seigneur, je T'ai voué en toute exclusivité le fruit de mes entrailles. Accepte de moi cette offrande, car tu sais et entends tout". Puis lorsqu'elle eut accouché, elle dit : "Seigneur, voilà que j'ai accouché d'une fille" ; or Dieu savait bien ce qu’elle venait de mettre au monde ! Le garçon n'est pas comme la fille. "Je l'ai nommée Marie, et je la place, ainsi que sa descendance, sous Ta protection contre Satan le lapidé. » Une parole du Prophète reconnue prouve que cette demande fut acceptée : « Satan touche chacun des fils d’Adam le jour où sa mère le met au monde, excepté uniquement Marie et son fils. » En outre, son nom est le titre d’un chapitre entier du Coran. Le Coran nous dit que si Dieu l’avait voulu il aurait fait de nous une communauté unique, mais là ne fut pas Son choix. Un verset nous éclaire en disant que notre diversité est source d’enrichissement mutuel. Il est temps de privilégier nos points communs au détriment de nos différences que certains cultivent avec ardeur et dont d’autres tirent profit. (...)"

mercredi 18 mars 2015

De souche ?

Marion Maréchal-Le Pen-Auque se dit fière d'être une "Française de souche" : "Oui je suis une Française de souche, tout simplement parce que je n'ai pas d'origine immigrée (pardon !), je suis donc d'origine française, tout simplement". Pourquoi pas ? Grand bien lui fasse. Moi, de sang franco-germano-italien, je ne le suis pas, mais mon géniteur n'était pas non plus un agent du Mossad. La plupart des reines de France n'étaient pas davantage des "de souche" : Marie-Antoinette, épouse de Louis XVI était autrichienne ; Marie Leszczynska, épouse de Louis XV, polonaise ; Marie-Thérèse, épouse de Louis XIV, austro-espagnole ; Anne d'Autriche, épouse de Louis XIII idem ; Marie de Médicis, épouse de Henri IV, florentine ; Catherine de Médicis, épouse de Henri II, italienne également. Je ne vais pas m'amuser à remonter jusqu'à Louis IX, dit saint Louis, dont une tradition, certes incertaine, fait remonter la mère Blanche de Castille - fille d'Alphonse VIII de Castille et d'Aliénor d'Angleterre - au "Prophète Mahomet", comme on disait alors. Bref, du coup, les rois de France n'étaient pas des Français de souche. Ça ne les empêche pas d'avoir bâti la France, avec ou sans la dynastie Le Pen. 
J'en profite pour signaler que contrairement à ce qu'on croit trop souvent le droit du sang, en France, n'existe en tant que tel que depuis Napoléon Ier ; auparavant, et depuis le XIVe siècle, prévalait sur le territoire français le droit du sol : Louis X avait institué la règle selon laquelle "le sol de France affranchit l'esclave qui le touche" (esclave au sens de serf) : les enfants nés en France, y compris de parents étrangers, étaient des sujets du roi et des Français dès leur naissance. Un peu d'histoire ne nuit pas. Et la connaissance de la tradition de son pays encore moins.
Ultime précision : je ne prétends pas que le concept de "Français de souche" soit faux (il existe de vieilles familles françaises qu'on peut en effet proclamer "de souche", vu leur absence de mélange depuis des siècles) mais il est inopérant dans la France telle qu'elle est aujourd'hui. Ce concept bancal se calque, sans le dire, sur une mentalité inadaptée à la France contemporaine, comme à sa plus authentique tradition. Il est adapté à la société israélienne, et c'est pourquoi des Zemmour et autres Finkielkraut s'en emparent avec délice. Qu'un peuple ait à être homogène, sans doute, mais s'il n'est pas encadré, surmonté, vivifié par des principes supérieurs à sa substance, il ne "fonctionne" pas. La France a commencé à entrer en décadence avant l'arrivée des immigrés africains. La philosophie "desouchiste" est démagogique car démocratique. Elle rassemble des gens qui déplorent qu'on détruise des églises ou qui pleurent sur l'islam conquérant et qui ne se rendent jamais à la Messe. L'idée, c'est-à-dire le principe, manque à ces mouvements soi-disant identitaires, qui n'ont rien d'autre à proposer  que "foutons-les dehors tout ira mieux après".

Paul-Éric Blanrue 

Nasrallah : "Notre religion ne recherche pas la mort mais la délivrance".

Au lieu d'en appeler à la solution militaire contre Daech et à l'élimination physique systématique de ses partisans maboulisés, Hassan Nasrallah, sage et responsable comme à son habitude, soutient qu'il faut d'abord débattre et convaincre les brebis égarées par la confrontation des idées et, tout chiite soit-il, demande le renfort de ses frères sunnites pour remplir cette noble tache. Son autre grand mérite est de rappeler cette évidence que Daech fait du takfirisme, émanation du wahhabisme propagé par l'Arabie Saoudite - autrement dit une interprétation sectaire et restrictive de l'islam. À écouter pour tous ceux qui croient encore que Daech est la manifestation de "l'islam des origines".


mardi 17 mars 2015

Pas un jour sans censure sioniste. Cette fois, la Ville de Paris refuse une plaque à l'un des plus grands compositeurs français du XXe siècle, Henri Dutilleux, mort en 2013. Pour quelle raison ? "Collaboration", pardi ! Qui s'y oppose avec virulence ? La socialiste Karen Taïeb, conseillère socialiste de Paris.


Vive Tintin et mort aux cons !

Mort en 1983, Georges Remi, alias Hergé, fait à nouveau parler de lui, et c'est encore pour une sordide et pénible histoire de prétendu racisme. Cette fois, ce n'est plus Tintin au Congo qui est dans le viseur (un album condamné, je le rappelle, par la justice britannique) mais Tintin en Amérique, sorti en 1932 chez Casterman et révisé en 1973. Le Figaro nous apprend en effet que des résidents du Winnipeg, au Canada, ont demandé à une librairie de retirer de ses rayons le troisième album des aventures du célèbre reporter belge "parce qu'ils estiment son contenu fortement discriminatoire envers les premières nations".  Numéro 1 des ventes des aventures de Tintin, cet album dégagerait "une vision péjorative des Autochtones" et présenterait "les Indiens comme des êtres sauvages et dangereux, des êtres que l'on doit craindre." On croit rêver !
L'un des grands mystères de la psychologie humaine : les bonnes intentions et les authentiques actes méritoires sont rarement compris et moins encore récompensés. Quand on sait à quel point Hergé était - comme Julius Evola et Frithjof Schuon - fasciné par ceux qu'on appelait alors les "Peaux-Rouges" et qu'il a voulu cet album comme une critique carabinée du capitalisme américain qui s'est développé sur les ruines d'une civilisation traditionnelle détruite pour instaurer le culte du Veau d'Or, on reste pantois devant tant d'injustice et d'ignorance. Le principal biographe d'Hergé, Pierre Assouline,  a reconnu que dans cet album "le dessinateur s'emploie à démythifier le « cruel sauvage »". Pour ce projet, Hergé avait pris pour documentation les Scènes de la vie future de Georges Duhamel - également utilisé par Louis-Ferdinand Céline pour le Voyage -, un livre qui porte un regard terrible et sans concession sur la société de consommation déshumanisée dans laquelle il s'est immergé à la fin des années vingt : il y montre, avec dégoût, le puritanisme échevelé et la formidable corruption qui règnent sur un pays sans âme ni histoire.  
Que peut-on reprocher à Hergé ? De ne pas présenter tous ses Indiens comme des héros sans tache ? So what ? Est-ce une raison pour le censurer et vouloir en interdire la vente dans certaines maisons ? On reconnaît un imbécile à ceci qu'il est binaire comme les pires navets d'Hollywood. Être incapable de comprendre qu'un artiste, pour de banales raisons de vérité historique et aussi pour la crédibilité même de son oeuvre, ne puisse pas passer son temps à dessiner des bons qui ne sont que des saints (le capitaine Haddock n'est-il pas un alcoolique ?) et des méchants qui ne seraient que foncièrement des salauds (Rastapopoulos n'est-il pas un personnage ridicule dont le burlesque atténue le cynisme ?) est le sommet de la bêtise, dont Flaubert disait avec raison qu'elle était son seul véritable ennemi. En conséquence : vive Tintin et mort aux cons !

Paul-Éric Blanrue 

Tintin en Amérique : dénonciation prémonitoire des ravages de la production de masse



lundi 16 mars 2015

Joseph de Maistre, l'indispensable.




"Un des plus grands crimes qu'on puisse commettre, c'est sans doute l'attentat contre la souveraineté, nul n'ayant des suites plus terribles. Si la souveraineté réside sur une tête, et que cette tête tombe victime de l'attentat, le crime augmente d'atrocité. Mais si ce Souverain n'a mérité son sort par aucun crime ; si ses vertus même ont armé contre lui la main des coupables, le crime n'a plus de nom. À ces traits on reconnaît la mort de Louis XVI ; mais ce qu'il est important de remarquer, c'est que jamais un plus grand crime n'eut plus de complices (...) Tout attentat contre la souveraineté, au nom de la nation, est toujours plus ou moins un crime national ; car c'est toujours plus ou moins la faute de la nation si un nombre quelconque de factieux s'est mis en état de commettre le crime en son nom. Ainsi, tous les Français, sans doute, n'ont pas voulu la mort de Louis XVI ; mais l'immense majorité du peuple a voulu, pendant plus de deux ans, toutes les folies, toutes les injustices, tous les attentats qui amenèrent à la catastrophe du 21 janvier. Or tous les crimes nationaux contre la souveraineté sont punis sans délai et d'une manière terrible (...) Chaque goutte du sang de Louis XVI en coûtera des torrents à la France ; quatre millions de Français, peut-être, payeront de leurs têtes le grand crime national d'une insurrection anti-religieuse et anti-sociale, couronnée par un régicide."
 

Faites le total des pertes françaises lors de la Révolution, des guerres de l'Empire, de la Première et de la Seconde Guerre mondiale, on est très proche du chiffre avancé par le comte de Maistre.
La suite dans Considérations sur la France (1796) !


Hjalmar Schacht, l'économiste du IIIe Reich, était aussi, selon Jean-François Bouchard, "l'économiste le plus génial du XXe siècle."


Dans Le Banquier du diable (titre idiot),  publié aux éditions Max Milo, l’économiste Jean-François Bouchard dresse le portrait de Hjalmar Schacht, l'économiste du IIIe Reich, qui est aussi, selon l'auteur, "l'économiste le plus génial du XXe siècle".



Pourquoi vous êtes-vous intéressé à Hjalmar Schacht?


Alors que les dirigeants actuels sont incapables de redresser nos économies, cet homme a réussi à sauver l’Allemagne de la ruine… à trois reprises! D’abord en 1923, en mettant fin à l’hyperinflation. Puis en 1924 et en 1929, en arnaquant les Alliés sur le paiement de la dette de guerre allemande. Enfin, dans les années 1930, en réduisant le chômage à néant. En cinq ans, il a remis 7 millions de demandeurs d’emploi au travail

Qu’est-ce qui vous a le plus surpris chez cet homme?


Son œuvre après la Seconde Guerre mondiale. Il a été –étrangement– l’un des trois acquittés du procès de Nuremberg. A sa sortie de prison, il a 74 ans et le sentiment qu’une nouvelle vie s’ouvre à lui. Ce sera le cas: il va devenir le conseiller économique de plusieurs pays en voie de développement. Il a notamment accompagné l’Iran dans la renégociation de ses contrats pétroliers avec des compagnies américaines et britanniques. Au cours de ces discussions, il sera menacé physiquement à plusieurs reprises. Ces intimidations n’entameront pas sa détermination. Il a consacré la fin de sa vie –il est mort à 93 ans dans son lit– à œuvrer pour le développement d’une économie plus harmonieuse et plus respectueuse du bien-être des populations.

Schacht n’a d’ailleurs jamais été intéressé par l’argent…


Issu d’une famille modeste, il est devenu très riche jeune en grimpant rapidement les échelons hiérarchiques dans le milieu bancaire allemand mais, effectivement, l’argent n’a jamais été un moteur pour lui. Lorsqu’il prend ses fonctions de commissaire du Reich à la monnaie, en 1933, il renonce à percevoir tout salaire, préférant attribuer sa rémunération à sa secrétaire. Il porte des costumes sobres et rentre chez lui en empruntant les trains de banlieue de troisième classe… Patriote, il n’a jamais été accessible à la corruption. Sa seule obsession était le destin de l’Allemagne… Et le pouvoir, qu’il a toujours recherché.

On sent chez vous une certaine admiration pour cet homme…


C’est difficile à reconnaître dans la mesure où, sans lui, le régime hitlérien et ses atrocités n’auraient jamais existé… Mais oui, j’admire sa détermination. Sur le plan économique, il a été un véritable génie. Il a transformé un pays arriéré, handicapé par le paiement de la dette de la Première Guerre mondiale en un Etat doté d’équipements extraordinaires –autoroutes, barrages, centrales thermiques, réseau téléphonique, etc. Il a transformé une ruine historique en une réussite historique… En 1940, grâce à lui, l’Allemagne serait devenue la première puissance économique au monde si elle n’était pas partie en guerre. Mais sur le plan personnel, il s’est beaucoup trompé. Lui qui n’a jamais vraiment été séduit par le nazisme pensait pouvoir manipuler Hitler… C’est Hitler qui l’a manipulé. Il pensait que Goering était son ami… Ce dernier l’a trahi sans ménagement.

Que ferait Schacht s’il était aujourd’hui le ministre de l’Economie de la Grèce?


Il s’arrangerait pour ne pas payer la dette, comme il l’a fait lorsqu’il était président de la Reichsbank. Au lendemain de la Grande Guerre, son pays doit payer 130 milliards de marks-or aux Alliés. Grâce à Schacht, il ne versera en tout et pour tout qu’une dizaine de milliards de marks-or et encore, en empruntant cet argent aux Américains et aux Anglais… Schacht a fait croire aux Alliés qu’il voulait payer, mais il les a complètement mystifiés. L’Allemagne est le pays qui a connu le plus fort allègement de sa dette au XXe siècle –il a bénéficié d’une autre réduction conséquente après la Seconde Guerre mondiale- et au XXIe siècle, il est celui qui se montre le plus intransigeant pour que les autres pays s’acquittent des leurs…

Et s’il était le ministre de l’Economie de la France, que ferait Schacht?


Sa priorité ne serait sans doute pas de restaurer les comptes publics mais de résorber le chômage. Pour atteindre cet objectif, il mettrait au point un véritable plan de guerre au service de la transition énergétique. Il ferait émerger de grandes industries capables de produire des panneaux solaires, des piles à combustibles, etc. La Banque publique d’investissement (BPI) pourrait financer ce plan… A condition de ne pas respecter certains traités européens, qui interdisent aux Etats de financer directement leur économie productive.

Quelle leçon «positive» devrions-nous retenir de lui?


En 1923, il a appliqué une politique déflationniste d’une rigueur inouïe. En 1933, il a fait exactement l’inverse, en lançant une politique de déficit extraordinaire. Dans les deux cas, ses solutions ont très bien fonctionné. Hjalmar Schacht n’était pas un théoricien, il était un rationaliste: il analysait la situation, déterminait le principal problème à résoudre puis prenait toutes les décisions nécessaires pour y parvenir. Il prenait une décision et s’y tenait, à tout prix.

dimanche 15 mars 2015

Une chaîne d'information israélienne et le Wall Street Journal le confirment : Israël soutient Al-Qaïda et Al-Nostra mais craint l'Iran et le Hezbollah.



L'Iran et le Hezbollah perçus comme des menaces plus graves 
que les djihadistes sunnites, selon A. Yadlin

Israël ouvre ses frontières à des djihadistes d'Al-Qaïda et du Front Al-Nosra engagés dans la guerre civile en Syrie afin de les soigner, a assuré le Wall Street Journal cette semaine.
Le journal américain a indiqué que le Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaida qui combat actuellement le régime de Bashar el-Assad et le Hezbollah, "n’a pas causé de torts à Israël" depuis que l'organisation terroriste "a pris le contrôle de la zone frontalière" sur le Plateau du Golan.
Bien que l’Etat hébreu considère Al-Qaïda et ses alliés comme des ennemis, ses principales préoccupations sont actuellement dirigées vers l'Iran et ses soutiens comme le Hezbollah, perçus comme des menaces plus significatives dans l'immédiat. Selon le Wall Street Journal, l’attitude d’Israël aurait provoqué des tensions avec les Etats-Unis, dont l’armée a ciblé à plusieurs reprises des membres d’Al-Qaïda et d’Al-Nosra en Syrie.
Amos Yadlin, ancien chef du Renseignement militaire israélien ayant rejoint l’Union sioniste pour devenir le prochain ministre de la Défense lors des élections du 17 mars prochain, a déclaré que l’Iran et le Hezbollah sont "des menaces bien plus graves que les islamistes radicaux sunnites", rappelant néanmoins qu'ils étaient également des ennemis.
Après le raid aérien israélien sur Quneitra en janvier, dans lequel six terroristes du Hezbollah et soldats iraniens ont été tués, y compris le général Ali Allah Dadi, gardien de la révolution, ainsi que le fils de l’ancien commandant du Hezbollah Imad Mughniyeh, le président syrien avait déclaré qu'il était "très clair" que l'Etat d'Israël soutient les rebelles qui cherchent à le renverser.
"A chaque fois que nous progressons dans certaines zones, ils attaquent afin de saper l'armée. C’est pourquoi en Syrie certains rigolent et se demandent comment est-ce possible de croire qu’Al-Qaïda n'a pas de force aérienne? Ils ont celle d’Israël", avait affirmé Bashar el-Assad lors d’une interview accordée au journal américain Foreign Affairs.
Israël a toujours nié soutenir activement Al-Qaïda mais a rappelé à plusieurs reprises sa volonté d’empêcher le Hezbollah de s’implanter dans le Golan, d’où il pourrait lancer des attaques sur le territoire israélien.
Le ministre de la Défense Moshé Ya’alon a assuré que l’Iran cherchait à ouvrir un nouveau front contre Israël sur le Plateau du Golan.
 

samedi 14 mars 2015

Daech, divine surprise de l'Empire.

Daech vient de diffuser une vidéo montrant l'exécution, par un enfant habillé en treillis, d'un Arabe israélien accusé d'espionnage. Vrai ou faux ? Vrai/faux ? Peu importe, l'essentiel est ailleurs. La vérité, ici, se situe moins dans les faits que dans le sens : dans l'impact que suscite ce genre d'information, dans le choc psychologique que les auteurs de telles images désirent créer dans l'opinion. Il y a 20 ans, 10 ans, 5 ans, l'islam était perçu, dans le monde, en particulier du côté des persécutés, comme une alternative révolutionnaire crédible à l'américano-sionisme, une force de résistance au mondialisme, un pôle vivant de spiritualité se dressant face à la décadence générale des consciences et au matérialisme triomphant. Il fallait que cela cesse, le danger était trop grand. L'innocence de la juste révolte devait être pervertie. Depuis l'entreprise de Daech, l'islam est désormais regardé comme un vecteur de barbarie et de nihilisme pire que le système auquel il fait obstacle. Ce que les salafistes, les wahhabites dans leurs excès, et Al-Qaïda, n'avaient pas réussi à réaliser, Daech l'a accompli en quelques mois. La communication bien huilée de l'État islamique, réhabilitant de manière très opportune l'idée du Califat tout en l'associant à des méchants stéréotypés dignes de ceux que les séries télé nous ont habitués à détester, est telle que c'est l'islam tout entier qui en est devenu prisonnier. L'épouvantable image de Daech a déteint sur le message du Prophète. Pour la majorité des populations non musulmanes, frappées de stupeur, la confusion se fait lentement mais sûrement - et d'ailleurs Daech ne dit-il pas qu'il représente l'islam authentique, celui des origines ? Les médias en rajoutent, mais ils ne sont qu'une courroie de transmission. Toutes les puissances, laïques, chrétiennes, musulmanes et juives, qui ont soutenu à ses débuts cette organisation de fanatiques en lui envoyant des armes et en lui accordant une légitimité politique, sont les responsables de la situation actuelle. Dans la plupart des cas, ces sinistres circonstances arrangent leurs affaires à merveille : la démonstration de la cruauté, la bestialité filmée avec délectation, les atrocités revendiquées, sont un exceptionnel facteur de division au sein de la Résistance et permettent aux dirigeants des pays impérialistes et à leurs laquais de mener des campagnes sécuritaires et d'union nationale auxquelles le peuple est par nature sensible. Ceux qui suivent aujourd'hui ces âmes perdues (plus nombreuses qu'on le suppose), non seulement se suicident eux-mêmes, non seulement se rendent complices de ceux qui ont pour mission de conspuer l'islam jour et nuit, mais participent de facto à la décadence de leur religion qu'ils pourrissent de l'intérieur, moralement et spirituellement. Sans comprendre que le but du jeu est de tuer la contestation, de rendre le Système inévitable, de le faire tourner en boucle, d'empêcher toute évasion et remise en cause radicale. Daech est la "divine surprise" de l'Empire. Israël se frotte les mains.

Paul-Éric Blanrue