Gustave Dechézeaux, issu d’une famille de négociants protestants, est né à La Flotte en 1760 et a fait fortune dans le commerce du vin, du sel et du bois, avant de devenir colonel de la Garde nationale de l’île de Ré et d’être élu député à la Convention. Franc-maçon, membre du club des Jacobins, il refusera de voter la mort du roi et défendra les Girondins, ce qui lui a valu d’être guillotiné à Rochefort en 1794 pour avoir conspiré contre la République. Sa filiation avec la commune de La Flotte est bien établie, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent de Nicolas Martiau. Huguenot né en 1591 sur l’île de Ré, Martiau émigre vers l’Angleterre puis la Virginie, où il débarque en 1621. Fondateur de la ville de Yorktown, il est célèbre aux Etats-Unis pour être, par sa fille aînée Elizabeth, le premier ancêtre américain de George Washington dont sa fille était l’arrière-arrière-grand-mère. L’année dernière, une statue de Washington offerte par une association américaine a été inaugurée dans les jardins de l’hôtel de Clerjotte à Saint-Martin par l’ambassadeur des Etats-Unis à Paris, Craig Stapleton.

Le village de naissance de Nicolas Martiau était jusqu’à présent inconnu. «Mais nous savons maintenant qu’il est né à La Flotte», affirme Léon Gendre. Patrick Casin, président de l’association rétaise Mémorial de Nicolas Martiau, est plus réservé. «Nous savons que Martiau était originaire de Saint-Martin ou de La Flotte, là où étaient les communautés protestantes de l’île. Or nous avons retrouvé récemment un document qui évoque un Marteau né à La Flotte au siècle suivant, dit-il. L’ orthographe de Martiau n’est pas certaine, et son nom pourrait effectivement être Marteau. Ce n’est donc pas une certitude, mais un indice intéressant.» Le buste de Nicolas Martiau, dû au ciseau du sculpteur Désiré Bardot, a été offert à la commune par l’association de Patrick Casin. Il sera installé en juillet face à la mairie, au cours d’une manifestation à laquelle participera une délégation américaine.