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Le 18 juin heure par heure


Lundi 17 juin 1940

Début d'après-midi Venant de Bordeaux, siège du gouvernement français, le général de brigade à titre temporaire Charles de Gaulle et son aide de camp Geoffroy de Courcel, accompagnés du général  britannique Spears, atterrissent à l'aérodrome londonien de Heston.
Il s'installe dans un appartement prêté par un Français, près de Hyde Park, au centre de Londres, au numéro 6 de Seymour Place
En milieu d'après-midi Le général de Gaulle rend visite à Winston Churchill au 10 Downing Street. Les deux hommes s'entendent très vite. Le Premier ministre britannique décide de mettre la BBC à la disposition du Général. Il a été convenu qu'il ne l'utiliserait que lorsque le gouvernement Pétain aurait demandé l'armistice.
En fin d'après-midi La nouvelle parvient à Londres que le maréchal Pétain vient d'annoncer aux Français qu'il faut cesser le combat. Le Général décide alors de lancer son appel dès le lendemain…

Mardi 18 juin 1940 : l'état des connaissances

A 12 heures 30 Réunion du cabinet de guerre britannique, sans Churchill qui prépare son discours de l’après-midi. Le ministre de l'Information Duff Cooper signale en fin de séance que le général de Gaulle lui a communiqué le texte d’une allocution qu’il souhaite radiodiffuser par la BBC. Il en donne un bref résumé : « La France n’est pas vaincue. J’invite tous les soldats français à me rejoindre ». « Le cabinet de guerre (selon le procès-verbal de la séance) estime que le texte ne soulève aucune objection, mais que le général de Gaulle étant persona non grata auprès de l’actuel gouvernement français, la BBC ne devra pas être mise à sa disposition tant qu’il y aura la possibilité de voir ce gouvernement agir d’une manière conforme aux intérêts de l’alliance ».
Vers 13 heures 30 - 14 heures de Gaulle déjeune avec Duff Cooper et Spears.
Vers 15 heures de Gaulle et son aide de camp Geoffroy de Courcel reviennent au 6, Seymour Grove. Le général reprend sa place devant sa table de travail ; il remanie et corrige encore son texte en fumant cigarette sur cigarette.
Vers 17 heures Spears fait réveiller Churchill de sa sieste, après son discours au Parlement. Le Premier ministre, qui a dû être informé par Duff Cooper du refus du cabinet, est convaincu par Spears de laisser parler de Gaulle. Une réunion impromptue avec Vansittart, Morton, puis Halifax et Chamberlain, confirme cet accord tout en décidant, parallèlement, d’envoyer Lord Lloyd à Bordeaux.
A 18 heures de Gaulle se rend à la BBC pour l’enregistrement.
Peu avant 20 heures Le directeur adjoint des programmes au ministère de l’Information avertit par téléphone la direction de la BBC que le Cabinet de guerre a donné le feu vert à l’émission.
A 22 heures Préalablement annoncé dans le bulletin de nouvelles de 20h 15, l'appel est prononcé à 22h sur grandes ondes, ondes moyennes et ondes courtes. La seule rediffusion certaine a lieu sur ondes courtes le 19 juin à 12h 15. L’enregistrement n’a pas été conservé.

Mercredi 19 juin 1940

A 6 heures Un planton motocycliste français remet à Geoffroy de Courcel un pli pour le général de Gaulle : c'est le texte du mandat d'arrêt lancé par Weygand de Bordeaux, dès que l'appel de De Gaulle a été entendu.
Dans la matinée Des Français de Londres se présentent pêle-mêle au 6 Seymour Place pour répondre à l'appel du Général. Parmi eux, des civils dont plusieurs jeunes filles, des militaires.
A 10 heures 30 Madame de Gaulle accompagnée de ses enfants - Elisabeth, Anne et le futur amiral Philippe de Gaulle - et leur gouvernante, débarquent sur les côtes anglaises. Ils ont réussi à prendre à Brest, la veille, le dernier bateau se dirigeant vers l'Angleterre.
A 16 heures Mlle de Miribel, avec l'aide de deux amies appelées en renfort, expédient plusieurs télégrammes adressés aux communautés françaises à l'étranger et aux généraux Noguès et Mittelhauser. De Gaulle offre de se placer sous leurs ordres pour continuer le combat.