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CHRONIQUE NUMISMATIQUE
DECOUVERTE A RENNES D'UNE PIECE DE FAUSTINE JEUNE
Voici deux ou trois ans, Maître Pirault, avoué à la Cour,, venait de faire bêcher et planter son jardin, 33, route de Saint- Brieuc, à Rennes. Dans la terre fraîchement remuée, son jeune fils trouva en jouant une pièce de bronze.
Il s'agissait d'un sesterce (1) de Faustine la Jeune, épouse de Marc-Aurèle et fille d'Antonin le Pieux. L'avers, bien, conservé, se lit facilement comme suit :
Au droit : FAVSïINA AVGVSTA.
Buste de Faustine II drapée à droite, les cheveux ondulés, avec un chignon natté, bas sur la nuque.
Un revers inédit ?
Le revers est très usé. On y voit, au centre, une figure féminine, debout, drapée. Dans le champ, à gauche, le S de Senatus consulto : il faut restituer le C, qui a totalement disparu du champ à droite. De la légende, subsistent trois lettres consécutives : FEL (la dernière étant évidente, et les deux autres presque certaines), ce qui donne l'essentiel de la dédicace, Félicitas. Enfin, quatre petits personnages (deux de chaque côté) se détachent nux pieds de la figure centrale, vers laquelle ils élèvent les bras.
La figure drapée et les quatre petits personnages se rattachent à un type connu, permettant de compléter la légende mutilée, qui est': TEMPOR (VM) FELIC (ITAS).
On remarque, dans le champ droit, un trait légèrement oblique. On pense à une haste, que la femme tiendrait avec une grâce désinvolte, dans la pose exacte de Vénus au revers d'une pièce plus ancienne de Faustine (2). Et ce qu'elle porte dans la
(1) La pièce, légèrement déformée, mesure 3 cm exactement dans sa plus grande largeur, et 2,98 cm dans la plus petite. Elle est d'un poids de 17,51 g, qui ferait hésiter à la qualifier de sesterce plutôt que de dupondius, si l'on se rapportait au monnayage courant (le poids maximum d'un dupondius de Faustine II au B.M.C. est de 18,07 g). Mais il faut souligner que les poids des dupondii du tvpe TEMPOR. FELIC. sont de 10,90 g (B.M.C. 997), 11, 71 g (B.M.C. 996), 12,88 g (B.M.C. 998). Nous identifierons donc la pièce de Rennes comme étant un sesterce, et non un dupondius.
(2) Cohen (Henry) : Description historique des médailles frappées sous l'Empire romain, lre éd., t. II, p. 66, n° 4 et pi. XXXVI. C'est un aureus au nom de FAVSTINA AVGVSTA AVG. PII F.
