MON PROFIL
mon clubmes newslettersmon abonnementmes achatsmon journal
me déconnecter

La petite histoire des « Visiteurs en Amérique »

>Culture & Loisirs|Pierre Vavasseur| 11 avril 2001, 0h00 |

Pure adaptation des premiers « Visiteurs », « les Visiteurs en Amérique », signés par un mystérieux Jean-Marie Gaubert, arrive aujourd'hui sur les écrans français, six jours après une sortie peu convaincante aux Etats-Unis.

ILS NE S'APPELLENT PLUS Jacquouille la Fripouille ni Godefroy de Montmirail, mais, pour des raisons de prononciation, André le Pâté et Thibault de Malfète. Pourquoi « le Pâté » ? C'est tout bête. En Amérique, le « french pâté », c'est le foie gras. Passons. Figurez-vous que cette fripouille d'André, alias Christian Clavier, et ce très susceptible noble de Thibault, toujours Jean Reno, retrouvent aujourd'hui les écrans français. Ils sont les « Visiteurs », version américaine. Ni un remake ni une suite. Juste une adaptation boomerang des « Visiteurs » numéro un qui ont égaré en route la snobissime Valérie Lemercier, remplacée par la politiquement correcte Christina Appelgate, et Jacquard, double de Jacquouille (voir la critique dans le tableau de la page suivante) . Sur l'affiche, à la ligne réalisateur, ils ont aussi perdu le nom de Jean-Marie Poiré, remplacé par un certain Jean-Marie Gaubert. Qu'est-ce que c'est que ce bin's ? Le vieux complice de Clavier aurait-il été évincé du projet par le producteur John Hugues (« Maman, j'ai raté l'avion ! »), à l'origine de cette adaptation ? Pas du tout. Gaubert est bien Poiré, mais ­ explication officielle ­ Poiret serait imprononçable (nous y revoilà) en anglais. En fait, il est brouillé à jamais avec Clavier. Le tournage, qui s'est déroulé à Chicago, a été pénible. La mésentente a commencé sur le plateau et s'est accentuée pour des histoires de sous (le film a coûté l'équivalent de 490 millions de francs). Lorsqu'il a fallu reprendre l'avion pour la promotion du film outre-Atlantique, Poiré ne s'est pas déplacé. Clavier, coscénariste, a donc pris les choses en main. On l'a vu dans diverses émissions, avec Reno en « guest star », admirer l'affiche amerloque de « Just Visiting », agrémentée d'un surtitre éloquent : « Ils viennent de France ». De fait, parachutés, via le scénario, dans une exposition sur le Moyen Age à Chicago (une époque que les Etats-Unis sont bien trop jeunes pour connaître), nos deux loustics ont conservé l'accent français. Tant qu'à faire dans l'exotisme, autant jouer le jeu jusqu'au bout. Cela n'a pas été sans concessions. Cette fripouille d'André s'est fait détartrer les dents, car on ne rigole pas, en Amérique, avec l'hygiène dentaire ; le postier noir qui se fait casser sa camionnette à coups de massue est devenu un Américain bon teint, dans une jolie voiture rouge. Enfin, si Béatrice et Jacquard n'ont pas rempilé, c'est parce que les Américains ont horreur des snobs.
Là-bas, le duo Clavier-Reno ne dit rien à personne
Affaire de détails ? Pas vraiment. Gaumont Buenavista International (GBVI), qui préside aux destinées outre-Atlantique des « Visiteurs », n'a rien laissé au hasard. Là-bas, le duo Clavier-Reno ne dit rien à personne et le pari était total. Et il est d'ailleurs loin d'être gagné. Sorti le 6 avril, « Just Visiting » n'a récolté jusqu'à présent que 2,2 millions de dollars, ce qui n'est pas beaucoup. Il est vrai que l'humour dans les deux pays est très différent. Avec la France, la Gaumont a tout intérêt à se rattraper. C'est dire, samedi dernier sur France 2, si la déprogrammation sauvage, pour cause de tennis, de l'émission « Union libre », animée par Christine Bravo, et dont Clavier était l'invité principal, tombait mal. Sous la pression du comédien, la chaîne s'est dépêchée de reprogrammer hier soir, à 18 h 40, ce talk-show d'autant plus précieux que Clavier est une vedette maison. Il s'apprête à... revisiter Napoléon pour France 2 dans quelques semaines. Ah oui, « o-kaaayyyy boss ! ».

Pierre Vavasseur
Culture & Loisirs
il vous reste
5
article(s) à lire
Suivez Le Parisien
Restez branchés à l'actualité
services
1/0